Job 6:1
Intervention n° 2 de Job
Et Job prit la parole, et dit:
Et Job prit la parole, et dit:
Oh! si l'on pesait ma douleur, et si l'on mettait en même temps mes calamités dans la balance!
Elles seraient plus pesantes que le sable des mers! Voilà pourquoi mes paroles sont outrées.
Car les flèches du Tout-Puissant sont sur moi: mon âme en boit le venin. Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi.
L'onagre brait-il auprès de l'herbe? Et le bœuf mugit-il auprès de son fourrage?
Mange-t-on sans sel ce qui est fade? Trouve-t-on du goût dans un blanc d'œuf?
Ce que mon âme refusait de toucher, est comme devenu ma dégoûtante nourriture.
Oh! puisse mon vœu s'accomplir et Dieu me donner ce que j'attends!
Qu'il plaise à Dieu de me réduire en poussière, qu'il laisse aller sa main pour m'achever!
Et j'aurai une consolation, et j'aurai des transports de joie au milieu des tourments qu'il ne m'épargne pas: c'est que je n'ai pas renié les paroles du Saint.
Quelle est ma force pour que j'espère, et quelle est ma fin pour que je prenne patience?
Ma force est-elle la force des pierres? Ma chair est-elle d'airain?
Ne suis-je pas sans secours, et toute ressource ne m'est-elle pas ôtée?
Le malheureux a droit à la pitié de son ami, eût-il abandonné la crainte du Tout-Puissant.
Mes amis m'ont trompé comme un torrent, comme le lit des torrents qui passent;
Ils sont troublés par les glaçons, la neige s'y engloutit;
Mais, au temps de la sécheresse, ils tarissent, et, dans les chaleurs, ils disparaissent de leur place.
Les caravanes se détournent de leur route; elles montent dans le désert et se perdent.
Les caravanes de Théma y comptaient; les voyageurs de Shéba s'y attendaient.
Ils sont honteux d'avoir eu cette confiance: ils arrivent sur les lieux, et restent confondus.
C'est ainsi que vous me manquez à présent; vous voyez une chose terrible, et vous en avez horreur!
Mais vous ai-je dit: "Donnez-moi quelque chose, et, de vos biens, faites des présents en ma faveur;
Délivrez-moi de la main de l'ennemi, et rachetez-moi de la main des violents? "
Instruisez-moi, et je me tairai. Faites-moi comprendre en quoi j'ai erré.
Oh! que les paroles droites ont de force! Mais que veut censurer votre censure?
Sont-ce des mots que vous voulez censurer? Mais il faut laisser au vent les paroles d'un homme au désespoir.
Vraiment, vous joueriez au sort un orphelin, et vous vendriez votre ami!
Mais, à présent, veuillez jeter les yeux sur moi, et voyez si je vous mens en face!
Revenez donc, et soyez sans injustice! Revenez, et que mon bon droit paraisse!
Y a-t-il de l'injustice dans ma langue? Et mon palais ne sait-il pas discerner le mal?